Le droit collaboratif offre une alternative respectueuse et apaisée aux procédures contentieuses classiques. Il repose sur la volonté des parties de trouver un accord mutuel dans un climat de confiance et de coopération, avec l’accompagnement d’avocats spécialement formés. L’une des premières étapes de ce processus est celle du récit personnel. Une étape fondatrice, à la fois humaine, émotionnelle et stratégique, qui conditionne souvent la qualité des échanges futurs.
Pour une vision globale, consultez notre article principal : Les 5 étapes du droit collaboratif.
Qu’est-ce que l’étape du récit en droit collaboratif ?
Cette étape consiste à permettre à chaque partie de poser par oral (ou écrit) le bilan de son histoire, de son parcours, de ses douleurs, de ses espoirs déçus, mais aussi de ses responsabilités. C’est un moment clé pour amorcer le travail d’écoute et de reconnaissance mutuelle, essentiel à toute construction d’accord durable.
Ce récit est d’abord partagé avec son propre avocat, puis retravaillé pour être présenté lors de la réunion à quatre (les deux parties et leurs avocats). Il ne s’agit pas d’une plaidoirie, mais d’une narration personnelle éclairée, qui invite l’autre à comprendre, sans être mis en accusation.
Confier son histoire à son avocat : un acte de confiance fondamental
La première étape consiste à se raconter à son avocat, dans un cadre confidentiel, souvent lors d’un entretien long et approfondi. C’est là que vous allez exprimer les raisons profondes de la rupture, vos émotions, vos difficultés, vos colères et vos regrets.
C’est une mise à nu nécessaire :
- Pourquoi ce mariage a-t-il échoué ?
- Quelles étapes ont précédé la décision de divorcer ?
- Quelles sont les douleurs qui persistent ?
- Qu’attendez-vous de votre avenir post-divorce ?
Cette narration permet à votre avocat collaboratif de comprendre en profondeur qui vous êtes, pour mieux vous accompagner par la suite, tant sur le plan juridique que relationnel.
Préparer un récit écoutable par l’autre : une reformulation essentielle
Une fois ce récit partagé, il va être retravaillé avec l’aide de votre avocat pour qu’il soit audible et respectueux, même dans les moments de souffrance. L’objectif est de raconter son expérience sans accuser l’autre, en exprimant ses propres émotions plutôt que de pointer du doigt.
On passe ainsi du : « Tu ne m’as jamais soutenu, tu as toujours été absent, tu m’as trompé. » à : « Je me suis senti(e) seul(e) dans les moments difficiles. J’ai souffert de ne pas me sentir soutenu(e). J’ai été blessé(e) par ton comportement. »
Ce travail de reformulation s’appuie souvent sur les principes de la communication non violente (CNV) : exprimer des faits, ses émotions, ses besoins, puis ses demandes. Cela permet de restaurer un minimum de dialogue et de sécurité dans les échanges.
La réunion à quatre : écouter et se faire entendre
Lors de cette réunion, chaque époux va partager son récit personnel à l’autre, sans interruption. C’est un temps solennel et profond. Il ne s’agit pas de convaincre ou de discuter, mais simplement de faire entendre son histoire et d’écouter celle de l’autre.
Les rôles des avocats sont clés :
- préparer leurs clients à recevoir le récit de l’autre sans réagir à chaud,
- veiller à ce que le cadre d’écoute soit respecté,
- modérer l’échange si nécessaire.
Ce moment favorise souvent un apaisement significatif, car chacun peut mesurer que l’autre aussi souffre, à sa manière.
Ce que permet concrètement le récit dans un divorce collaboratif
- Une meilleure compréhension mutuelle, même si les positions restent différentes.
- Une base affective solide pour construire un accord sur les enfants, le patrimoine, la séparation.
- Une désescalade du conflit : on passe de la confrontation au dialogue.
- Une responsabilisation personnelle : chacun parle en son nom.
Cette étape constitue ainsi une fondation relationnelle, sur laquelle les autres phases du droit collaboratif pourront s’appuyer.
L’accompagnement par un avocat formé à l’écoute active
Tous les avocats ne sont pas formés à cette démarche. Chez Autrement Avocats, nous nous sommes spécialement formés à l’écoute active, à la communication non violente, et à l’accompagnement des émotions. Ces compétences humaines, peu visibles mais essentielles, font toute la différence dans l’efficacité du processus collaboratif.
Nous vous aidons à poser les bons mots, à comprendre vos ressentis, à préparer un récit sincère et respectueux.
Conclusion
L’étape du récit est bien plus qu’une formalité : c’est un véritable tremplin vers un divorce plus humain, plus responsable et souvent plus rapide. C’est là que commence la reconstruction, sur des bases solides.Chez Autrement Avocats, nous croyons que se dire est la première étape pour se comprendre.
Questions fréquentes
Pourquoi dois-je raconter mon histoire dans un divorce collaboratif ?
Parce que c’est en posant votre histoire que vous permettez à votre avocat de vous comprendre, et à votre futur ex-conjoint de vous entendre. C’est la condition d’une démarche apaisée.
Et si je n’ai pas envie de parler ?
Le récit est encouragé, mais jamais imposé. Il peut être écrit ou parlé, et vous avancez à votre rythme.
Que faire si je suis submergé(e) par l’émotion ?
Votre avocat est là pour vous soutenir. Il ou elle saura adapter le rythme et le contenu du récit pour que vous puissiez rester dans un cadre sécurisé.
Est-ce que l’autre personne peut réagir pendant mon récit ?
Non, le récit est fait pour être écouté sans interruption. Il n’y a pas de débat à ce moment-là.
Est-ce que mon récit peut être utilisé contre moi ?
Non. Le processus collaboratif repose sur la confiance, la confidentialité et le respect mutuel. Ce qui est dit lors des réunions reste dans ce cadre protégé.
Forte de ses 20 années d’expérience, Maitre Catherine Dumont vous accompagne en Droit de la Famille pour traverser les turbulences d’une séparation, ou en Droit du Travail pour affronter les difficultés liées à un départ de votre entreprise.